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La Pointe-à-Lacaille de Montmagny révèle de nombreux secrets

Le 24 mars dernier, une vingtaine de courageux passionnés d'histoire et d'archéologie ont bravé la tempête pour assister à la présentation des résultats du chantier archéologique 2015 tenue à la Bibliothèque de Montmagny. Cette dernière intervention archéologique, qui s'est déroulée du 17 juillet au 1er août derniers, a été réalisée par une équipe de trois archéologues supervisée par Caroline Mercier et rendue possible grâce à la collaboration du ministère de la Culture et des Communications.

Il est bon de rappeler que les archéologues sont intervenus sur le site des maisons Bélanger où l'on retrouve les vestiges de deux habitations ayant appartenu à une importante famille souche de Montmagny. Durant le Régime français, la terre où est situé le site faisait partie de la Seigneurie de la Rivière-du-Sud et se trouvait dans les limites de la paroisse Saint-Thomas-de-la-Pointe-à-Lacaille (vers 1671- 1771).

C'est l'ethnologue Richard Lavoie qui a découvert le site des maisons Bélanger en 2007 et en 2013, l'archéologue Louis-Philippe Picard y a dirigé une première campagne de fouilles. Par la suite, Caroline Mercier et son équipe ont pris le relais et réalisé les campagnes de fouilles 2014 et 2015. Lors de la plus récente campagne, ce sont les vestiges de la Maison Pierre Bélanger (vers 1716-1762) qui ont été recelés.

Découvertes 2015

En 2015, les fouilles avaient pour objectif de vérifier les hypothèses formulées lors des précédentes campagnes, notamment en ce qui a trait aux travaux de réaménagement du logis et à la fonction de la dépendance. Elles ont de plus permis de faire de nouvelles découvertes, ce qui vient bonifier la compréhension du site et de l'histoire de la famille Bélanger. En voici les faits saillants :

  • Les archéologues ont mis au jour 2 135 artéfacts et écofacts, dont plusieurs portent des traces de l'incendie de 1757 et attestent le statut social élevé et les manières de table raffinées de la famille Bélanger. C'est le cas d'un couvercle de cafetière en terre cuite grossière de l'Italie du Nord qui confirme la consommation de café, une boisson exotique que très peu d'habitants de la Nouvelle-France pouvaient s'offrir puisqu'elle était importée à grands frais du Yémen et des Antilles.

Il faut aussi mentionner un contenant de service appelé pot à posset ou tasse à caudle en faïence blanche et dont la peinture en camaïeu bleu est d'inspiration chinoise. Le posset et le caudle étaient des boissons chaudes très populaires en Angleterre aux 17e et 18e siècles. À base de lait ou de crème, d'alcool (vin ou bière), d'oeufs battus, d'épices et de gruau, ces boissons étaient consommées par les Britanniques au petit déjeuner ou pour clore une soirée festive, mais aussi servies aux convalescents qui ne pouvaient tolérer les aliments solides.

  • Les archéologues ont aussi dégagé cinq vestiges architecturaux (quatre fondations de murs et une base de foyer) qui permettent de mieux comprendre l'architecture de la maison et son évolution dans le temps. Ces découvertes laissent, entre autres, croire que contrairement à ce qu'ils pensaient au départ, le réaménagement du logis aurait été fait en deux phases : d'abord la construction d'un foyer dans le mur pignon ouest, puis l'ajout d'un réchaud et d'un four à pain pour moderniser la cuisson des aliments.
  • Douze couches de sol, qui témoignent des différents évènements ayant marqué l'histoire de la maison et de ses occupants, ont aussi été fouillées. L'une d'elle, soit celle de sol noir et charbonneux, résulterait de l'incendie de 1757. Trois échantillons de sol ont d'ailleurs été prélevés à des fins d'analyses spécialisées (archéoentomologique et archéobotanique).
  • Les analyses spécialisées ont aussi révélé la présence de restes d'insectes et de plantes non carbonisés, ce qui en dit beaucoup sur les évènements ayant suivi la catastrophe de décembre 1757. Les différentes espèces de coléoptères et de fourmis identifiées suggèrent que la maison ait été abandonnée durant au moins un été entre l'incendie et la démolition finale du bâtiment. Ces nouvelles données concordent avec les informations historiques indiquant que Pierre Bélanger (1717-?) et Élisabeth Deneau (1725-?) se sont installés temporairement dans la paroisse Saint-Pierre-de-la-Rivière-du-Sud entre 1758 et 1762.

En route vers 2016

Encore une fois, les résultats du chantier 2015 indiquent que la Maison Pierre Bélanger est un site exceptionnel qui possède encore un fort potentiel de recherche archéologique. Les découvertes réalisées depuis 2013 ont d'ailleurs attiré l'attention de la communauté archéologique du Québec puisque le site semble receler l'une des rares maisons-blocs construites dans la vallée du Saint-Laurent au cours du 18e siècle.

La poursuite des fouilles en 2016 permettra de mieux documenter ce complexe agricole unique et le mode de vie de ses occupants. Plusieurs questions subsistent encore en ce qui concerne l'architecture du logis et de la grange. Les archéologues souhaitent aussi localiser d'autres dépendances agricoles, dont l'étable qui est mentionnée dans l'Aveu et dénombrement de la Seigneurie de la Rivière-du-Sud de 1732. C'est à suivre...